Le cancer du col utérin : un fléau recrudescent en Afrique Sub-saharienne, pourtant évitable !

Le cancer du col utérin : un fléau recrudescent en Afrique Sub-saharienne, pourtant évitable !
Chers aspirant(e)s à la plénitude,

Bienvenue sur votre plate-forme d’échange et de partage autour de sujets ayant trait à la féminité. Je voudrai aborder pour ce mois inaugural de notre blog, un sujet tabou par excellence car il touche à l’intime, mais aux conséquences désastreuses : le cancer du col utérin.

Le cancer du col utérin est un cancer sexuellement transmis essentiellement, car son agent causal le HPV (Human Papilloma Virus) est présent chez la majorité des hommes à l’état quiescent. Il existe également plus rarement des transmissions oropharyngées lors de rapports sexuels oraux, entraînant l’apparition de cas marginaux récemment découverts de cancers ORL (otorhinolaryngés) à HPV.

On classe les HPV en deux grandes familles : les HPV de bas grade qui induisent le plus souvent des lésions bénignes telles que les condylomes, mais très contagieuses et pouvant contre-indiquer un accouchement par les voies naturelles chez une femme enceinte à terme, et plus rarement des cancers ; et les HPV de haut grade qui eux aboutissent à des lésions précancéreuses avérées, qui si elles ne sont pas traitées précocement évolueront en cancer sous un délai variant de 10 à 20 ans.

Dès les premiers rapports sexuels le col utérin est donc exposé à ce virus et l’élimine spontanément dans 90% des cas. Pour les 10% restants, il induit des modifications non visibles à l’œil nu (les lésions précancéreuses ou dysplasies), mais repérables par le biais du frottis cervico-utérin.

En considérant une médiane du 1er rapport sexuel à l’âge de 20 ans ce qui me paraît utopique, mais soit, ce sont les chiffres retrouvés dans la littérature, en l’absence de dépistage de ces lésions précancéreuses, et en considérant le délai maximum de survenue c’est-à-dire 20 ans, on se retrouve avec le pic maximum d’incidence de ce cancer à 40 ans.

Par ailleurs l’Afrique sub-saharienne étant une zone de forte prévalence d’infection par le HIV qui est un facteur majeur d’immunodépression, la survenue de ce cancer est accrue, car le col se retrouve chez ses patientes HIV+, sans défense immunitaire face au HPV.

Ce cancer est en recrudescence en Afrique sub-saharienne : chaque année, le cancer du col touche selon l’OMS en 2012, de 27,6 à 50 femmes selon le pays, pour 100 000 et 17,5 pour 100 000 en décèdent, tandis que la tendance est au déclin dans les pays occidentaux qui ont mis en place des campagnes de prévention efficaces.

La prévention peut donc s’organiser en 3 étapes : la prévention primaire qui consiste en la vaccination anti-HPV des jeunes filles à partir de 11 ans et ce jusqu’au 1er rapport sexuel, la prévention secondaire qui consiste en la réalisation d’un frottis cervico-utérin dès l’âge de 25 ans, et tous les 2/3 ans jusque 65 ans, et la prévention tertiaire par le traitement des cancers.

Il est également recommandé jusque 22 SA, de réaliser un FCV a toute patiente enceinte ayant un FCV de plus de 1 an.

En somme, par le biais d’un frottis cervico-utérin en phase liquide (20 000 à 35 000 FCFA au Cameroun en moyenne), tous les 2 à 3 ans, on peut éviter la survenue de ce cancer qui touche les femmes à l’acmé de leur féminité, avec des conséquences désastreuses sur le plan familial, financier, émotionnel, social etc.

Vaccinons nos jeunes pousses dès 11 ans et avant le 1er rapport sexuel. Jamais sans mon frottis cervico-utérin tous les 2/3 ans. Ma dernière consultation chez mon gynécologue remonte t-elle à plus d’un an ?

Nous mourrons d’ignorance et de fausse pudeur, Parlons-en sans détour à celles que nous aimons.

Chaque cancer repoussé ce sont des moments de joie, de bonheur partagé et d’amour épargnés, avec toujours à l’horizon le même objectif : la plénitude.